Revue Numéro 10
Éditorial
Dans cette nouvelle livraison de La Phalère, différentes approches de l’immense domaine de la phaléristique se font jour.
Jérôme Bobillot nous propose une « Histoire des premières distinctions honorifiques des pompiers allemands (1811-1914). Empire et principautés allemandes ». Il s’agit ici d’une étude transversale d’un corps de métier sur plus d’un siècle à travers le prisme d’une approche sociologique de l’attribution de distinctions honorifiques révélant la perception de cette corporation au sein de sa population et la reconnaissance que les autorités voulaient leur accorder.
Dans un deuxième article, Alexandre Wattin, toujours modeste, rend compte du « 130e anniversaire de l’Ordre du Nichan el Anouar. Une restauration contributive au 40e anniversaire de l’Indépendance de la République de Djibouti en 2017. Sultanat de Tadjourah », sans préciser qu’il a été la cheville ouvrière de cette renaissance postcoloniale, son authentique maître d’œuvre.
Dans « La Croix du Combattant et ses dérivés », Eric Daubard nous livre une étude très complète sur cette décoration militaire française instituée tardivement en 1921 mais qui est jusqu’à ce jour encore une des plus décernées.
Nous saluons ici une intervention fouillée d’un phalériste, Humberto Nuno de Oliveira, qui nous offre les résultats d’une recherche intitulée
« Ni croix de guerre, ni grand-croix. Le mystère de la non-attribution de décorations portugaises à Louis II de Monaco, “Prince-soldat” et général de l’armée française », prenant à contrepied la recherche habituelle dans cette étude de cas en creux d’une non-attribution mettant en scène un personnage historique.
Enfin, Zoya Arrignon, présidente de la délégation de la Fédération de Russie de l’association « La Renaissance Française », est admirablement placée pour nous éclairer sur « La Médaille Pouchkine », étant l’une des rares Françaises à avoir été honorée par la plus haute distinction culturelle décernée par la Fédération de Russie.
Encore un instant pour vous annoncer que ce n° 10 de La Phalère sera ma dernière contribution en tant que président de la Société d’histoire des ordres et décorations fondée en 1996. Je veux simplement rappeler ici les noms des fondateurs de cette société savante, dont certains ont maintenant disparu, qui menèrent avec moi cette croisade pour une science alors encore très méconnue : Philippe-Jean Vidal, Georgui Massaryguine, Laurence Wodey-Couturaud et Loïc Damilaville. Je remets les rênes du char entre des mains expertes pour mener ses chevaux piaffants dont les phalères scintillent à leurs encolures.
Éric Ledru
président